Le 15 mai, l’ATU a organisé une formation sur les zones humides. Cette journée animée par Maxime Thomas de Thema environnement a permis de faire le point sur les enjeux de préservation de ces milieux, leur caractérisation et les aspects réglementaires les concernant. L’objectif partagé par tous les participants étant de les préserver par une meilleure prise en compte dans les documents de planification et dans les projets urbains, et d’œuvrer à leur restauration.
En effet, les zones humides sont des milieux particulièrement précieux puisqu’elles régulent fortement le cycle de l’eau en captant les pluies ou les ruissellements, en les purifiant et en restituant l’eau en période sèche. Elles accueillent aussi de nombreuses espèces – animales et végétales – et immobilisent de grandes quantités de carbone dans les sols.
Cependant, l’assèchement des marais et prairies est un phénomène ancien qui s’est accéléré au 18ème siècle pour atteindre un point culminant entre 1960 et 1993 avec la disparition des deux tiers des zones humides en France durant cette période. Si la promulgation de la Loi sur l’eau en 1992 et les évolutions réglementaires qui ont suivi ont enrayé cette dynamique, ces milieux continuent de disparaître et la moitié des zones humides restantes sont aujourd’hui dégradées. La Touraine n’est malheureusement pas épargnée par ce phénomène.
Qu’est-ce qu’une zone humide ? Quelles sont leurs fonctions ?
Face à ce constat, il nous paraissait important de mettre à jour nos connaissances, et d’être collectivement plus conscients des fonctions qu’assurent ces zones humides vis-à-vis de l’environnement, des menaces sur ces milieux, en particulier dans le contexte actuel de mise en application progressive du Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
Cette journée nous a permis de mieux appréhender les outils d’identification à disposition :
- données cartographiques de pré-localisation,
- inventaires existants,
- méthodes d’identification réglementaire des zones humides en combinant critère botanique (identification des habitats et espèces végétales sur le terrain) et critère pédologique (méthodologies d’analyse des sols),…
Pour nous mettre en situation, un sondage pédologique (carottage à l’aide d’une tarière) a été réalisé à côté de nos bureaux, en bord du Petit Cher.
Nous avons aussi abordé la manière de prendre en compte les zones humides dans le cadre de l’élaboration du Schéma de Cohérence territorial, de Plans Locaux d’urbanisme Intercommunaux, et dans les études urbaines à chaque étape du projet : règles du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), mesures ERC (voir encadré)…
« Eviter, Réduire, Compenser » (ERC)
Introduite dans la Loi en 2016, la séquence dite ERC a pour objectif de limiter fortement les impacts sur l’environnement. Cette démarche accompagne la définition de tout projet en hiérarchisant les enjeux (dont celui des zones humides) sur le site du projet. Ainsi, des zones présentant des impacts rédhibitoires sont identifiées, ce qui conduit à des recherches d’alternatives. Cette phase permet également de réduire les coûts du projet. Des impacts peuvent cependant subsister : des mesures supplémentaires de réduction voire de compensation sont alors mises en œuvre. Pour les zones humides, les mesures de compensation peuvent aller de la simple reconnexion avec les écoulements d’eau au rétablissement des méandres sur une rivière ou à la création d’un réseau de mares permettant de déplacer les espèces protégées menacées par le projet. |
Pour en savoir plus :
L’état des milieux humides (Eaufrance, service d’information sur l’eau et les milieux aquatiques)